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Interview croisée : qu’est-ce qu’un fablab manager ?

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Lors de la création de Make it Marseille, la volonté est de proposer un service de fabrication sur-mesure local alliant fabrication artisanale et numérique.  Le role du fablab manager y est donc clé. Ce super chef d’atelier est en capacité de produire, conseiller, intervenir à toutes les étapes de la fabrication et mettre en place des formations.
Nous vous proposons ici une interview croisée d’Alexis Le Tirant et Romy Biauche, respectivement fablab manageet assistante fablab manager à Make it Marseille, présentant leur mission et parcours.

Le rôle du fablab manager reste encore méconnu en France. Créatif aux compétences diverses, il allie conseil, conception, production, et formation pour enrichir la valeur des espaces collaboratifs. Selon les lieux au sein desquels il intervient, ses missions sont différentes.
De parcours variés, souvent issu de du monde du design ou de l’ingénierie, les forces du fablab manager sont sa débrouillardise et sa polyvalence . Il participe à une effervescence nouvelle pour produire ou faire produire de façon locale et innovante en intervenant à la croisée de l’artisanat et de l’industrie.


Pouvez-vous nous parler de votre parcours en quelques mots ?

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Alexis : Après mon bac en 2008 et une mise à niveau en Arts Appliqués en Bretagne, je suis parti à Marseille pour suivre un BTS Design d’espace. Je n’y ai pas trouvé complètement satisfaction, il me manquait quelque chose de crucial dans ma pratique : le côté manuel. J’ai donc poursuivi une mention complémentaire en maquette d’architecture, et ai intégré un atelier en tant que maquettiste pendant 2 ans.
J’ai ensuite repris les études (Licence professionnelle et Master) pour me concentrer sur le Design d’objet, une échelle plus petite, plus « précise » qui me plaisait.
Après un an dans un bureau d’étude, j’ai intégré en 2019 Make it Marseille en tant que Fablab manager.

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Romy : J’ai un parcours assez sinueux. A l’issue de ma première ES, je suis partie suivre un cursus en communication et marketing au Canada. L’aspect créa de la filière me plaisait mais le côté éthique de ce métier ne me convenait pas. J’ai alors découvert le design produit. La réflexion créative y est similaire mais le designer intervient d’avantage en amont d’un projet. Il est libre d’imposer les choix éthiques, écologiques, ou autres choix, qu’il souhaite.
Après un an de prépa et plusieurs concours j’ai intégré l’ESADMM pour son cursus en design. Toutefois cela restait une formation Beaux-Arts, très conceptuelle pour moi. J’ai alors effectué une passerelle vers mon programme actuel en design produit à l’ESDAC, et ai intégré Make it en alternance à la suite d’un stage en deuxième année.

Quelles sont vos activités actuelles et en tant que Fablab manager ?

Alexis : Mon rôle à Make it est double. La première partie est de répondre à des demandes et projets de clients (particuliers et/ou professionnels) dans différents domaines du bois tels que la création de mobilier, de la signalétique, de la PLV, de l’évènementiel et du prototypage. Cet accompagnement peut aller à la création sur papier et logiciel, jusqu’à la conception du projet en volume.
La seconde partie est d’être responsable de l’atelier. C’est-à-dire de superviser la bonne utilisation des machines, de l’entretien de ces dernières et d’accompagner les makers à évoluer et à se former.

Romy : Nos activités en tant que Fablab manager ou assistante Fablab manager, sont très variées et dépendent énormément des demandes de nos clients. On peut les aider, les accompagner de la conception du projet à la réalisation. On est susceptibles  d’intervenir au brainstorming (réunion), aux propositions créatives (dessin, 3D), à la programmation des machines (3D), jusqu’à la finition manuelle (ponçage, vernis) . Voire, selon les projets, à l’installation de structures réalisées sur site, chez le client final.

Y a il une journée type à Make it et si oui, quelle serait-elle ?

Alexis : Il n’y a pas forcément de journée type à Make it car les projets sont tous différents; de la simple exécution de plans, à la conception créative et production d’une moyenne série avec des allers-retours avec le client.
Mais on pourrait résumer par une journée dont le début est consacré à préparer le lieu pour l’accueil des coworkers, puis au suivi des projets et traitement des mails, rédaction des devis et de la création des fichiers 3D pour les machines numériques. Le reste du temps est consacré à la production en atelier.

Romy : Nous n’avons pas vraiment de journée type. Hormis le fait d’accueillir les coworkers le matin dans un environnement propre et agréable. Nous faisons ensuite un point sur les mails et vaquons à nos diverses activités soit un savant jonglage entre la relation client, la conception des projets sur ordinateur, et la production en atelier.

Selon vous, quelles sont les compétences indispensables à un fablab manager ?

Alexis : Il faut être polyvalent et savoir gérer plusieurs projets en même temps.
Astucieux en trouvant des solutions à chaque étape et savoir rebondir rapidement.
Rigoureux dans les propositions créatives et dans la qualité de production.
Et enfin être patient : savoir garder sa bonne humeur tout le temps.

Romy : Le fablab manager doit être créatif, ingénieux, polyvalent, méticuleux, et ne pas avoir peur des efforts physiques !

Quel est le dernier projet qui vous a marqués ?

Alexis : Notre collaboration avec Margaux Keller, une designeuse Marseillaise qui ne travaille qu’avec des artisans locaux et d’exception. Un sacré pari pour nous car c’était une première mais aussi un challenge quant à la qualité de finition voulue.

.Romy : Pour ma part le dernier projet qui m’a marquée est la réalisation d’un stand pour New Garden pour le salon JDC garden trends au Parc Chanot. J’ai particulièrement aimé l’ampleur du projet ainsi que les différents enjeux techniques que nous avons eu à surmonter. Les projets sont variés et chaque nouvelle problématique est un défi à relever.

Une anecdote au sein de la communauté ?

Alexis : Ce n’est pas forcément une anecdote en soit, mais le fait de rentrer dans la communauté Make it, m’a permis de rencontrer des gens qui sont, aujourd’hui, devenus des amis.

Romy : Je tairai les petites anecdotes des coworkers ! Nous travaillons beaucoup mais nous amusons tout autant et c’est agréable. Pour anecdote plus perso, j’ai commencé par un stage, et on m’avait parlé lors de mon entretien de certaines tâches répétitives, notamment sur les finitions. Le travail est bien plus riche que ça ! Pour preuve, cela fera un an en juin que j’ai rejoint l’équipe.

Qu’est-ce qu’un lieu comme Make it Marseille vous apporte à chacun dans votre vision et votre pratique de designer ?

Alexis : Je prône particulièrement un Design émotionnel, humain, collectif et proche de la nature. Ce sont des valeurs que je retrouve au sein de Make it et des projets qu’on aborde tout le long de l’année. On travaille ensemble et collectivement, avec des savoirs-faire variés tout en ayant le moins d’impacts négatifs sur l’environnement.
C’est aussi un lieu qui propose de faire et surtout de réfléchir avec ses mains. Nous pouvons fabriquer, essayer, prototyper à l’aide d’outils artisanaux et numériques. Avoir accès à tous ces outils permet de comprendre les techniques et les matériaux et ainsi d’appréhender toutes les facettes d’un projet en Design.

Romy : A mon arrivée à Make it, j’ai été émerveillée par l’émulation qui émane de cet endroit. Un melting-pot de créatifs dans un même espace, pleins d’outils, etc. Cela m’a vraiment fait découvrir une variété insoupçonnée de métiers, cursus et modes de travail… et réaliser qu’avec un peu de créativité et du courage, tout est possible.

Quel est selon vous l’intérêt d’un makerspace comme Make it du point de vue du territoire et des communautés ?

Alexis : L’accès d’un makerspace en plein centre ville de Marseille permet un brassage culturel, professionnel et générationnel. Un projet en commun avec des personnes de tout horizon est tellement plus intéressant, plus solide et mieux pensé.
Un autre aspect très cher pour moi, c’est de pouvoir proposer une fabrication locale pour des clients de la région. Donc mettre en valeur un circuit court pour le bien de notre environnement.

Romy : Je suis originaire d’Île-de-France et mon arrivée au sein du makerspace me fait me sentir réellement implantée dans la ville. Je réalise dans mon quotidien que le réseau des makers et coworkers s’étend dans la ville et que celui-ci est relié de près ou de loin à Make it.
Nous retrouvons également les productions MIM à travers Marseille et c’est plaisant de les voir exister et d’en parler !
J’ai pris un point de vue très personnel ta question, mais dans l’ensemble cela crée réellement une communauté, au-delà même de l’établissement.

Une envie, une remarque, une conclusion ?

Alexis : « Allez viens, on est bien », pour ceux qui ont la référence ..
Romy : J’ai souvent peu d’idées pour les questions ouvertes mais je me sens heureuse et chanceuse de découvrir et d’évoluer dans cet environnement de travail.


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